La vache, ça m'a bien pris 5 secondes pour comprendre.

Je dirais que ça dépend de ce que tu appelles "original": un prénom original car peu porté (mais existant et traditionnel, comme Loup) ça a l'avantage que l'enfant soit facilement individualisé dans la meute tout en restant "raisonnable" (cf Jean-Loup Chrétien, personne n'a tiqué quand il est devenu célèbre). Par contre, un prénom original car inventé pour qu'il pête, c'est clairement les parents qui se font plaisir, et faut voir ce que ça donnera après.
Mais à l'inverse, donner un prénom "à la mode" c'est pas plus dans l'intérêt de l'enfant: moi j'ai toujours eu un voire deux gamins avec le même prénom que moi pendant toute ma scolarité, j'ai 3 collègues ayant mon prénom sur 80 personnes, c'est pesant parce que tu ne sais jamais si on parle de toi ou pas quand on cite ton prénom.

Ce qui est marrant avec la sociologie des prénoms, c'est que en dehors des mécaniques récurrentes des "marqueurs" sociaux, pour une grande partie des prénoms qui sont choisis comme originaux car peu portés (au moment du choix), on observe quand même "l'arrivée" subite de ses prénoms en force pour une classe d'age.
Mes ami(e)s, par exemple, qui on eu des enfants à partir du milieu des années 90 les ont appelés "Emma, Manon, Yvan, etc.", alors que c'était vraiment des prénoms qu'on ne trouvait pas sur le moment, et au final ils s'en trouve plusieurs par classe.
C'est un phénomène toujours très étonnant.

C'est vrai. Mes propres parents m'ont toujours juré n'avoir suivi aucune mode (pas vraiment leur genre encore aujourd'hui) mais je me suis retrouvé avec le prénom le plus commun de cette année. La société est d'une cohésion étonnante.

Les mêmes causes doivent entraîner les mêmes effets, même si c'est parfois nettement plus subtil que l'influence de la télé :)

Ce n'est pas si illogique, finalement: quand tu cherches un prénom car tu n'as pas d'idée, tu épies un peu ce qui se fait autour de toi, et si tu entends/lit/voit un prénom qui sonne bien et auquel tu ne pensais pas, ça te donne l'idée. Donc pour que ça fasse boule de neige il faut quand même que ça dépasse un certain seuil ou une certaine notoriété. Emma était à déjà à 100 naissances par an en moyenne avant que ça n'explose, "Manon des sources" n'a pas été étrangère au rebond du prénom à la fin des années 80, etc.... Mais si moins de 10 enfants par an naissent avec un prénom, il restera confidentiel, parce que les gens n'y penseront pas. Je suis curieux de voir quel sera l'impact des réseaux sociaux sur l'évolution des prénoms chez la génération suivante.

Le peu que j'ai lu sur le sujet indiquait que pour l'émergence des prénoms, c'était un poil plus complexe que ça (après j'ai peu être pas tout compris).
Une fois évacués ceux qui viennent d'influences identifiables ou de démarche de recherche de prénoms précises (qui comprend l'invention pure et simple), il en reste une grosse partie qui semblerait issue de mécanismes moins identifiables que des effets boule de neige ou ce genre de chose, mais liés quand même à l'ère du temps ou à la résonance que le prénom choisi a avec celle-ci.

J'ai voté Tchelsea, ça fleure bon l'axe Valenciennes-Roubaix

Ou un supporter des Blues...

Ou un fan de Bill Clintonne.