Suite à mon précédent post, j'ai regardé tous les autres films qui ont été réalisés Jeremy Saulnier (pas réussi à trouver ses courts-métrages), histoire de voir si c'est effectivement quelqu'un a suivre dans ces futures réalisations. Pour Green Room, se référer à l'article précédent.

Murder Party



C'est un film de type comédie noire où on suit Christophe, un agent de stationnement new-yorkais, qui trouve une invitation pour une "Murder Party" dans la rue le soir d'Halloween. Bien content de ne pas avoir à passer la soirée seul à mater des films d'horreur avec son (connard de) chat, il se fabrique vite fait un costume de chevalier en carton et va sur les lieux de la fête, un entrepôt paumé dans Brooklyn. Sauf que sur place, il se rend compte que la fête est organisée par une bande d'artistes qui comptent bien le tuer pour de vrai, afin de réaliser leur oeuvre d'art ultime (et obtenir une bourse de la part d'un mécène un peu tordu).

Évidemment, ce sont surtout des bras cassés (qui abusent un peu trop de drogue) qui savent faire des installations tordues, mais qui sont assez ineptes à tuer quelqu'un (tronçonneuse mais avec une rallonge électrique, acide pour dissoudre le corps qui se révèle être du vinaigre, etc..), ce qui donne pas mal d'occasions de rigoler. On retrouve pas mal de clichés sur les artistes, mais le film est plutôt bien foutu et y a pas mal de passages fun.


Blue Ruin



C'est une histoire de vengeance où un clochard (Dwight) vivant dans une vieille voiture bleue (d'où probablement le titre du au bord de la plage apprend la libération du mec qui a tué ses parents. Il se met en route pour rendre la justice par lui-même et se retrouve très vite dépassé par les conséquences de ses actes, puisqu'il se retrouve face à une famille de rednecks, qui n'ont pas spécialement envie de se laisser marcher dessus (on se retrouve un peu dans une situation inversée par rapport à Green Room, même si on est plus dans un film dramatique que dans un film d'action).

Le film a été financé en partie via Kickstarter en 2012. Apparemment, c'était déjà dans mon historique de navigation grâce au résumé des "meilleurs succès Kickstarter de 2013" puisque le film avait réussi à gagner des prix à Cannes et à Sundance, mais ça ne m'avait pas marqué plus que ça à l'époque. Je le regrette un peu parce que le film est très bien, notamment grâce à la performance d'acteur de Macon Blair, qui joue très bien le mec dont tu demandes s'il ne va pas juste partir en courant et en hurlant pour se planquer dans un coin sombre. J'aime aussi beaucoup le scénario qui va se révéler presque par couches, via les conversations entre les personnages ou via le feuilletage d'un vieil album-photo poussiéreux.

Analyse

Dans sa (relativement) courte filmographie, on peut noter les caractéristiques suivantes qui semblent revenir souvent:

* Macon Blair: l'acteur est un ami d'enfance de Jeremy Saulnier et ils collaborent souvent à l'élaboration du scénario du film. Il n'a cependant pas toujours le rôle principal comme dans Blue Ruin, ainsi dans Green Room, il est juste un apprenti nazi en charge de la phase "nettoyage au karcher" qui est sensée intervenir après la phase "nettoyage par le vide" des autres nazis.
* Gens un poil paumé: on retrouve souvent des marginaux comme héros, que ce soit un SDF, un mec sans ami ou bien une bande de punks itinérants.
* Les gros plans détails: on retrouve souvent des gros plans où il va filmer des gestes à priori anodins, comme jeter des clefs sur une table ou regarder tomber une pile de lettres d'une boite aux lettres, qui ont pourtant un impact sur l'histoire ou l’interprétation de l'histoire (il a probablement aussi un truc avec les clefs qui interviennent souvent dans l'intrigue, ou alors c'est un fan de Fort Boyard)
*La violence: c'est souvent la motivation ou le sujet du film, que ce soit la violence comme expression artistique dans Murder Party, la vengeance de Blue Ruin qui est née dans la violence et qui va générer plus de violence ou bien les personnages de Green Room qui n'ont une chance de survie que lorsqu'ils acceptent d'être violents.

Globalement, j'aime beaucoup ce que Jeremy Saulnier fait et je vous encourage vivement à regarder ses films!